Annick Mélin, institutrice primaire, a débuté son exposé avec un chiffre interpellant : 1/3 des enfants HP sont en échec scolaire  voire  en souffrance ; leur famille, elle, est souvent en détresse. Face à cet échec,  les enseignants sont maladroits ou déstabilisés par manque de formation et de compréhension. Madame Mélin nous a présenté la recherche et la pratique scolaire qu’elle a développées en approchant la dynamique des enfants à hauts potentiels à partir de leurs émotions et de leur ressenti. Lors de ses interventions, elle se veut donc passeur d’informations mais surtout d’émotions.

 

Elle nous a d’abord présenté son album "Un zoo extraordinaire" qui contient 2 parties: un livre pour les  enfants et un livret pour les parents et les enseignants.

 

Le livre pour enfant présente un animal à chaque page, accompagné d'un texte-poésie que l'enfant peut ou non s'approprier.

 

Le livret pour les parents et enseignants, quant à lui, propose différentes pistes pour cheminer avec l'enfant.

 

Elle nous a ensuite proposé plusieurs adaptations facilement réalisables au sein d’une classe hétérogène, développées dans sa pratique. La phrase-clef qui sous-tend cette pratique est « respectons la différence et travaillons à partir d'elle » car on ne naît pas égaux, chacun de nous est différent ;  il ne s'agit donc pas de rendre tous les enfants égaux (de les faire rentrer dans un moule) mais il s'agit de travailler équitablement avec chacun d’entre eux.

 

Ainsi,…

 

Pour gérer les temps libres, on peut proposer des jeux logiques, la lecture d’une BD ou d’un livre, un rôle de reporter radio, un  rôle de journaliste, la réalisation d’un chef d’œuvre en créativité libre ou d’un exposé (sous forme de mind map) qui sera suivie d’une présentation à la classe, des exercices de différenciation (les exercices de différenciation doivent être gérables pour l’enseignant et donc être ponctuels, l’important étant que l’enfant sente que sa différence est prise en compte à certains moments),…

 

Pour  gérer la colère et les frustrations, il peut être intéressant de proposer à la classe de confectionner un coussin qui est rempli d’ouate en pensant à un moment de colère et qui, après, peut être frappé pour se défouler, mais aussi de gonfler un ballon en pensant également à un moment de frustration puis, lorsque le ballon est bien gonflé, de le lâcher et de le regarder se vider en s’envolant dans tous les sens. On peut aussi proposer aux enfants de pratiquer  l’automassage ou de se ressourcer en marchant dans l’herbe, en touchant les arbres, …

 

Pour les enfants qui bougent beaucoup, il faut leur permettre de le faire sans déranger les autres élèves avec une balle anti stress, avec des pédales,…

 

Pour les impulsifs qui crient les réponses ou coupent la parole, les cartes « smiley » déposées sur le banc par l’enfant en fonction de l’effort fourni pour se taire est une solution positive.

 

Pour la gestion des relations en classe, il est important de travailler la proxémie c’est-à-dire permettre à chacun d’adapter son « espace bulle » en fonction de ses besoins. On peut également développer les « cadeaux talents », chacun réfléchissant à un talent qu’il possède et qu’il peut « offrir » à un condisciple.

 

Enfin, Annick Mélin a terminé son exposé par la présentation inédite d’un deuxième ouvrage, recueil de poésies plus axé sur le travail des émotions.